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Champions : un inédit primé à Deauville
C’est peut-être avec «Champions» (Embassy) d’Irvin (1) que John Hurt donne la vraie mesure de son talent. En interprétant le rôle de Bob Champion, ce jockey condamné par la médecine et qui lutte plus fort que la mort. Rôle mélo s’il en est, mais que John Hurt réussit à interpréter en évitant les pièges de la sensiblerie. John Hurt parvient à se fondre dans la peau du personnage au prix d’une métamorphose quasi entière et sans recourir à des artifices. L’espace d’un film, il est Bob Champion, et on s’étonne presque de le retrouver dans un autre film. Un talent qui lui vient certainement de sa formation théâtrale qu’il a su adapter au cinéma en y apportant les nuances nécessaires. John Hurt, une des figures les plus intéressantes du cinéma anglais, est fils de clergyman, né en 1940. Il se destine tout d’abord aux arts plastiques, étudie la peinture à la St Martin school of arts. Mais, très vite, le théâtre l’attire. Une révélation, lorsqu’il voit Burton au théâtre dans le rôle d’Hamlet. Alors il se lance sur les planches, et reçoit en 1963 le Prix du meilleur jeune acteur pour «The dwarves» (les nains) une pièce d’Harold Pinter. En 1966, et à la suite de son apparition dans «Little Malcolm and his struggle against the eunuques», il est remarqué par Fred Zinnemann qui lui confie le rôle de Richard Rich dans «Un homme pour l’éternité», rôle qui marquera pour John Hurt le début d’une carrière internationale. Depuis, il n’a pas cessé de jouer, entre le théâtre, le cinéma et la télévision. Souvent des seconds rôles. Il apparaît dans « Le contrat» de Frears, «Alien» de RidleyScott, dans «Le succès à tout prix» de Skolimovskyet dans «Champions» d’Irving où il révèle un grand talent malgré un contexte troublé dans sa vie privée : il perd sa femme au milieu du tournage. Son premier réel grand rôle de composition, il le doit à David Lynch qui lui fait jouer «Elephant man». Un film où l’on n’aura pas le loisir d’observer le look caractéristique de John Hurt, visage émacié, traits profonds puisqu’il est métamorphose en Elephant man et joue avec un attirail-maquillage féroce. Chaque journée de tournage était d’ailleurs une épreuve pour l’acteur qui devait supporter sept heures de maquillage par jour. Paradoxalement, c’est en jouant derrière un masque que l’acteur John Hurt sera reconnu. Puis le metteur en scène anglais Michael Radford l’engage pour tenir le rôle de Winston Smith dans «1984» adapté de l’œuvre de George Orwell. Là encore, Hurt s’impose en personnage torturé, émouvant. Malgré le succès mitigé remporté par ce film, Hurt est vraiment excellent face à Burton, ici dans son dernier rôle. Le registre de John Hurt tient surtout de la tragédie. Pourtant l’homme ne manque pas d’humour, un humour british forcément british, on ne naît pas fils de clergyman pour rien. Alors sur «1984», Hurt n’hésite pas à prétendre que si Burton a accepté le rôle c’est simplement parce que lui, Hurt, y tenait le rôle principal. Comme il n’hésite pas non plus à prétendre que les metteurs en scène pour qui il travaille se prennent immédiatement la grosse tête… Reste que s’il n’est pas vraiment connu du grand public en France, John Hurt est un acteur de la trempe de Peter O’Toole ou Laurence Olivier, et qu’il nous faudra certainement du temps pour nous en apercevoir. « Un grand écrivain m’a dit un jour qu’il n’était pas essentiel d’être apprécié. Le jour où j’ai compris cela, je suis devenu un individu libre», dit John Hurt. Un peu Elephant man tout cela, mais un peu vrai au fond…